Maison Européenne de la Photographie

Triple exposition à la MEP :

Marie Paule NÈGRE

"Inscrite dans la grande tradition du reportage, membre de la fondation Leica, Marie-Paule Nègre perpétue la lignée des photographes de l’instant."
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Ça c'est le pitch. Reportages photos divers exposé dans plusieurs salles. J'ai beaucoup apprécié le pôle nord, moins l'Afrique. Dans tous les cas des photos superbes et un oeil extraordinaire pour prendre et capter de la beauté, même dans les endroits les plus pauvres et isolés du monde. Grande dame de la photo.

 

Françoise HUGUIER

"Cette exposition est la description d’un monde rêvé par Françoise Huguier. Sans romantisme publicitaire, sans lyrisme, mais comme une collection d’images glanées, réalisées avec élégance, sans avoir l’air d’y toucher. Au plus près des gens, dans leur intimité, avec une insolence qu’elle revendique."
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Là encore, pitch de la MEP.
J'ai découvert une deuxième photographe aujourd'hui (en même temps vu que je n'en connais quasiment aucun, c'est pas difficile).
Il y a deux aspect à cette exposition. 
En premier, celui qui saute facilement aux yeux; les photos.
Magnifique travail. Composition, couleur, harmonie . Bref, rien à dire, si ce n'est chapeau.

Françoise Huguier est capable de travailler sur des compositions et des photos de type mode comme ci dessus. De faire des reportages en Russie dans des immeubles avec appartement "collectifs" , comme ci-dessous :

D'aller chercher des différents visages et style d'Asie. (J'en ai pris uniquement une partie)

Ou d'aller prendre des photos de nonnes à Bogota. 

 

Mais, à l'entrée d'un espace, un cartel m'interpelle. Je vous mets le texte :

J'avais huit ans
Le 12 août 1950 au Cambodge la soirée bat son plein à la plantation de caoutchouc de Chup où les colons français ont organisés un cocktail mondain, suivi d'une projection de films en plein air. Au programme un documentaire sur Angkor puis un western, dont le titre, "La dernière cartouche", s'est à peine dessiné sur l'écran qu'une étrange bande-son vient déchirer l'obscurité : coups de feu, ricochets des balles, cris des femmes, affolements des hommes, stupeur des enfants. Les guérilleros d'Issarak, mouvement de libération du Cambodge, encadrés par des combattants du Viêt-Minh, viennent d'attaquer la plantation. Des morts, des blessés et quelques prises d'otages dont le jeune Patrick Le Minor, douze ans et sa petite soeur de huit ans, françoise, dont les parents Mathieu et Antoinette, dirigent une autre plantation, celle de Krek, à une trentaine de kilomètres de Chup. Huit mois de captivité vont suivre. Dans la jungle, par les marais, de campement provisoires en bivouac éphémères, de village en pagode, au grès des déplacements des kidnappeurs de l'armée clandestine de libération. En avril 1951, les enfants Le Minor sont rendus à leur famille.
En janvier 2004, Françoise Le Minor, devenue Françoise Huguier, revient au Cambodge, à Krek, sur les lieux mêmes. Rien n'a changé, tout est différent. Film à l'envers ? Exorcisme ? Douleur ? Libération ? On ne sait pas et on s'en fout car les photographies d'un des plus étranges voyages de Françoise Huguier racontent autre chose. Des histoires de forêts souveraines, de végétation inquiétantes, de fleuve immémorial, de visages interdits, de ciels ouverts. Un conte cambodgien, un rêve oriental, entre Kippling et Pierre Loti.
Gérard Lefort

Alors, oui; après avoir lu ce texte, on regarde différemment les photos de la dame. On essaye d'imaginer ce qu'on vit à huit ans pendant 8 mois de captivité dans une jungle. Et on ne peut s'empêcher d'admirer encore plus le travail, les rencontres et les aventures de Françoise Huguier, car à sa place, je ne suis pas certain que j'aurais eu envie de parcourir le monde à la rencontre des autres après avoir été kidnappé à huit ans. Mais ça, c'est la magie du cerveau et de la capacité de chacun à se construire une histoire quelque soit ses bagages et antécédents.

Voilà. Je laisse les autres expositions de côté. Même s'il y a des trucs sympa, rien de bien notable après ça.

A plus.