Stéphane Chloé Valérie Vincent Morgane

Berlin Juillet 2015. Meeting Nadcap. Je prête mon appareil à mon pote Mike qui s'essaye au Leica. J'ai quelques photos d'autres relations américaines. Il est doué le pote Mike. 

Il vient de s'acheter des vieux objectifs fixe pour son Nikon. On partira ensemble faire quelques photos le vendredi. L'agenda s'étant éclairé pour l'après-midi.

A la fin de la journée je file vers la porte de Brandebourg avant qu'il ne fasse nuit. Raté.

J'arrive au mémorial juste à côté de la porte. Le "Memorial to the Murdered Jews of Europe". Ou mémorial de l'holocauste. Ou de la Shoah. On peut utiliser les mots que l'on veut, je n'arrive pas imaginer ce que cela peut-être de vouloir méticuleusement, industriellement, tuer une partie de la population mondiale. Pour quelque prétexte que ce soit. Ces stèles sont importantes pour ne pas oublier. Cela a pu arriver. Cela ne pourra plus se reproduire. Soit disant. Restons vigilant. Les raisons démagogiques et les situations économiques qui ont permis à un petit peintre raté à moustache à arriver au pouvoir avec des prétextes fallacieux et des fausses promesses semblent se reproduire, à différent niveau, en Europe. Scapegoating. Bouc-émissairage en français 

Mais je ne tiens pas un blog politique, juste un peu de partage d'idée et de photo avec la famille. Également, poser mes photos, trier. Dans l'élan. Pas trois ans après. Noter les lieux. Se rappeler des instants avant qu'ils ne fuient. 

La port de Brandebourg. Symbole de la ville. Un sac à dos par terre pour caler l'appareil en guise de trépieds; le sélecteur sur retardateur 2 secondes pour éviter le bouger en appuyant sur le déclencheur : LEICA SUPER-ELMAR-M 21mm 

Choix 1 :  f/ 3.5 1/30s ISO 800. 

Un léger effet Drama pour faire ressortir les nuages. Les passants sont présents. Bien sur il faut attendre que personne ne vous passe devant ou fasse un Selfie juste sous votre nez. L'autre option est dessous :

Choix 2 :  f/ 11 4s ISO 200. 

Avec une vitesse d'ouverture à 4 secondes, en fermant à f/11 et diminuant les ISO à 200 on arrive à faire disparaitre les passant. Il reste encore des traces, comme des fantômes. J'ai poussé le contraste de 20 et diminué l'exposition de 0,5 pour regagner de la structure sur le bâtiment et diminuer l'effet de halo dans le ciel. Il s'est mis à pleuvoir alors j'ai remballé le sac et l'appareil pour ne pas rester sous la pluie à jouer avec les expositions. La même vue de dos mais pris à l'oeil.

En partant je me suis essayé au filé sur les vélos. J'avais envie de faire un petit effet sur un vélo qui passerait devant la porte (le derrière). Mais j'ai pas eu le courage d'attendre. J'avais décidé de passer la semaine en noir et blanc. Allemagne, Hiver, Shoah. Un concept. En fait l'appareil transforme en noir et blanc si on met le mode DNG (Digital Negatif, le fichier brut sorti du capteur 48Mo qui est intact et que j'utilise tout le temps) + JPEG. Seul le fichier JPG qui est un développement fait par l'appareil est en N/B. Lorsque j'ai récupéré mes photos je les avais en couleur et en N/B. Du coup je peux choisir. 

 

 

Par exemple le dôme du Sony center, avec ses couleurs changeantes est plus cool en couleur qu'en N/B.

Et pour la délicatesse du commerçant et la très bonne idée de film, la couleur c'est pas mal non plus.

Vraiment ? Sûr ? Certain ? Aucun doute sur le nom de la boutique à Berlin ? Ok. C'est pas avec un F.

Je décide d'aller visiter le Reichstag. Pour être précis, la coupole du Reichstag. Sir Norman Forster. Monsieur verre et acier et coupole. (Je fais référence à la magnifique coupole du British Muséum qui est également de lui).

Pouf, pouf, voiture,

- Bonjour, c'est pourquoi ? 
- Visiter (ducon)
- Vous avez réservé ?
- ..... euh.... non, 
- Il faut réserver, pour le faire, c'est de l'autre côté de la rue, dans la cabane de chantier. (ducon de touriste).
- OK (rwrmrwrmsr, con de bosh avec leur procédures débiles, aller de l'autre côté de la rue pour revenir. rwrmwrmrr....) Alors, voyons voir, prochaine visite, 21h30.... Ah. ben, non. Bon, tant pis. Et il y a une demi heure de queue, le temps (sic) n'est pas génial, on fait la queue dehors.... Beaucoup de nuage, deux secondes de soleil et hop. Pluie. Tant pis, je reviendrai plus tard pour réserver et revenir pour visiter.

Du coup on se balade dans Berlin. Errant sans but. Non. Je déconne; direction le mur. Au passage, Pit stop à la port de Brandebourg de jour et un peu de mémorial, c'est à côté. C'est le plaisir des visites quand vous êtes avec des copains qui n'ont pas vu Berlin. Vous faites le chauffeur/guide. 

On arrive le long d'un stade et je crois reconnaitre celui qui était à côté de l'East Side Gallery. (voir Berlin 1/2) Raté. C'est pas le même. Il y a un bout de mur. Mais le "vrai" est plus loin. Cela permet quand même d'apprécier l'architecture locale. Délicate. 

East Side Galerie, toujours là. Impressionnante de symbole. Mais transformé en toile de 2 km de long. Même les graffeurs ne respectent plus les oeuvres qui sont sur les murs. Sans compter les crétins qui n'ont même pas vu ni le symbole, ni l'art et qui mettent des coeurs avec une flèche? Ginette et Paupaul. Mais c'est plus branchouille on met juste ses initiales. Crétins incultes. 

Le pont Oberbaum de nuit. Vu des quais derrière le Berliner Mauer. Développement avec Light Room puis Silver Efex Pro 2. Simulation Papier Kodak Tri-X 400TX Pro. J'ai attendu le passage du métro. Heureusement qu'il y a un bonne fréquence. La pluie commençait à tomber. De nuit en février. Brrrrhhhh.

Après le mur, Direction CheckPoint Charlie. Un classique de Berlin. Mais je n'avais jamais pris le temps d'y faire un saut. Si vous avez un timing serré, pas la peine de s'exciter, une cabane, une photo de militaire Russe et un acteur en uniforme élimé devant la guitoune; histoire de se faire des ronds.

Un petit détour par la colonne au milieu du parc Tiergarten. La colonne Siegessäule, symbolise une victoire prussienne contre la France, l'Autriche et le Danemark au XIXème. Comme je suis une bille en histoire je ne vais pas m'étendre. Ce qui a d'amusant c'est sa taille. Vous êtes dans le parc, vous vous promenez, et vous décidez d'aller voir la petite colonne au fond. Et ben, 2 km plus loin, vous arrivez devant une grande colonne de 67 mètres de haut avec une statue de 8,3 mètres. Victoria, déesse romaine de la victoire, toute dorée domine le parc. On peut monter en haut de la colonne et visiter. Tant qu'à marcher une heure autant prendre un peu de hauteur.

Le jeudi en fin d'après-midi je vais faire un saut vers l'église du souvenir autrement appelé en langage local : Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche. La dernière partie du nom s'éternue... Il s'agit de reste des restes d'une église bombardée et d'une nouvelle église moderne avec mur de vitrail. Pas pu visiter l'intérieur. Je me réserve pour une prochaine fois. A côté de l'ancienne tour; la nouvelle en travaux.

Le but de mon escapade de fin d'après midi était d'aller acheter des places pour visiter le dôme. Car en début de semaine, je n'avait pas pris le temps de faire l'heure de queue pour acheter les tickets. Cette fois, personne. Trop fastoche. 

Vendredi après-midi, direction le château de Charlottenburg avec mon pote Mike. Temps sacrément moche. Pas bon pour les capteurs d'appareils photo. Tout est plat. Pas de relief. Pas de couleur non plus. Le ciel est nuageux plat. Bref, pas un temps à prendre des photos dehors.

Le château de Charlottenburg, construit pour l'adorable Sophie Charlotte de Hanovre fin 1600, début 1700. Partiellement détruit par les bombardements et reconstruit. 

La cape et le cheval cambré, ça envoie un peu plus que la veste et la berline. On est pas prêt de voir des statuts de gars puissant au volant de leur BMW sur un piédestal devant l'entrée de leur résidence. L'intérieur du château est parfois dépouillé, parfois très chargé. voir plus bas pour la démonstration du chargé.

Principalement cette pièce. La pièce la plus moche du monde. Sérieux. Vous prenez toute votre porcelaine de chine et vos remplissez vos murs, jusqu'à combler tout. Et ce qui n'est pas en porcelaine, vous le dorez. Hop, total mauvais gout. Eventuellement vous prenez deux mexicains que vous affublez de pot de chambre sur la tête pour faire croire aux copains que c'est des chinois. Ma vue a changé depuis cette visite, d'après l'ophtalmo, j'ai perdu 1/10ème. J'ai cassé mes assiettes en rentrant à la maison. C'était pas de la porcelaine de chine mais ça m'a détendu.

Il y a bien sur une chapelle à l'intérieur du château. On va pas se cailler les miches pour aller à l'église avec le petit peuple non plus. Plein de chérubin partout. Du stuc, du marbre. De l'or. International Good Taste. On retrouve le même bon goût dans pas mal de châteaux dans le monde.

Le clou de la visite et du bon gout. 

Le portrait de la petite Charlotte. Si, si c'est elle en haut. Si regardez bien, on arrive a trouver les trais d'une femme.
Et dessous, un fragment d'une statue d'Hercule. Je fais le dialogue entre le déménageur et le conservateur des musée du SPSG Prof. Dr. Hartmut Dorgerloh à la SPSG Generaldirektion :

- Her Doktor che met où scète choli tete de chérupin ?
- Ach Gherard che m'en contrefoue, temertez vous, c'est nicht mein problem !
- Ok her doktor, désolé pour déranchement nous allons faire au mieux.
- Helmutt, si che met la tête sur la cheminée, là, tu en penses quoi ?
- Ach, Gherard, tre pien, parfait, tres belle harmonie avec le portrait de la reine adorée. De plus le socle est dans la même couleur que la cheminée. Super Gut.

Dés fois. Je comprends pas. Mais faut pas toujours chercher à comprendre. Direction le deuxième étage.

Où est Charlie ?

Fin de la visite. 

Direction la Hamburger Bahnhof, équivalent de notre musée d'Orsay, comme concept de recyclage de gare.

Cette fois, malheureusement, je ne pourrais pas visiter la totalité du musée. Deux grosses expositions sont en cours d'installation. Nous ne pouvons accéder qu'à la partie "permanente" des collections. Ainsi qu'a deux expositions temporaires. 

Néon sur la façade de Dan Flavin. Egalement une oeuvre de l'artiste à l'intérieur du musée.

Il y a une collection superbe de Warhol, Lichtenstein et surtout plusieurs Cy Twombly. Mais aussi des moins rigolo comme Amselm Kiefer qui me fout toujours un peu le bourdon avec ses toiles sombres ou ses sculptures en feuille de plomb (ou d'étain).

Une question de point de vue..

Un petit mot sur une installation de Joseph Bueys appelé Tallow, ce qui peut se traduire par suie, ou graisse.
En 1977, Joseph Bueys, a décidé de mouler un passage piéton relativement sale avec du gras de boeuf. Pour des raisons pratiques un moule du lieu a été fait, puis le gras de boeuf, a été coulé dans ce moule. Il a fallut 20 tonnes de graisse pour réaliser cette empreinte. Et un certain temps pour qu'elle refroidisse.
3 mois. Bueys avait mis des sondes un peu partout pour suivre le processus de solidification. Il a avait consulté des gars pour avoir une idée du temps de solidification. Les calculs allaient de 15 jours à 3 mois. Il y en a eut un qui avait raison. 3 mois. Il considérait que l'oeuvre ne serait jamais réellement froide. Avec les visiteurs, dans les musées, les éclairages. Il reste toujours de la chaleur. L'oeuvre peut changer en fonction du temps. C'est encore une idée que les visiteurs peuvent influencer la consistance et la durée de vie d'une oeuvre d'art. Les 20 tonnes solidifiées, le moule fut découpé par l'artiste et nous sommes devant ces blocs de graisse, dont certains on des sondes de températures, à Se demander ce que c'est que ce truc. Le seul regret est d'avoir perdu l'odeur. Hiver et nez bouché ou années passées, l'oeuvre ne sent plus vraiment comme elle a du sentir il y a 40 ans.

Je vous passe les explications diverses et variées sur l'oeuvre. La symbolique de le graisse chez Bueys, l'espace perdu, les traces de la civilisation moderne... A l'origine, il voulait faire ce moule en cire d'abeille. Les couts étaient trop important. 20 tonnes de cire d'abeilles... Tout ça pour dire que l'art moderne, des fois, ça me dépasse esthétiquement mais ça peut faire sourire quand même. Des centaines de personnes qui se baladent dans les musées et qui regardent avec intérêt 20 tonnes de gras de viande. J'aime bien regarder l'attitude des visiteurs devant ce tas de gras. 

Mais après une visite pareil, je comprends qu'on soit un peu dépité. 20 tonnes de gras de boeuf, ça fait combien de côtes ???

 

 

Le hall de la gare qui était fermé et dans le noir quasi complet durant ma précédente visite.

Le devant du musée, en soirée. Dan Flavin ressort mieux.

Fin de journée.