In Situ - Street Art
In situ est similaire à la Tour 13. Dans l'esprit, tout du moins.
Il a été "prêté", avant destruction, un lieu à des artistes de rue pour qu'ils s'y expriment "légalement". Ici il s'agit d'une friche industrielle au Fort D'Aubervilliers.
50 artistes de tous les horizons géographiques et stylistiques s'y sont rendus pour peindre des murs, des voitures et sculpter quelques trucs divers à gauche et à droite de cet espace tout plein de vide et de rouille.
C'est situé à côté du théâtre équestre Zingaro, pour ceux qui connaissent.
Je ne vais pas faire de la pub pour le lieu. Autant la tour 13 était magique, là. Bon, c'est sympa mais peu mieux faire. En plus c'est fermé. La qualité des artistes exposés n'est pas exceptionnelle, de plus le lieu est plein de vide et aurait supporté des panneaux temporaires supplémentaires. Je comprends l'idée de se limiter aux murs et emplacement existant. Pourtant des centaines de m2 de vide, c'est un peu dommage. Les artistes sont nombreux et les expositions assez limitées.
On commence par l'entrée, longue rue rattrapée par la végétation. Même les super poteaux peints et tagués par le Cyklop + Macadam VHC on été envahis par les plantes. Les couleurs employées pour les poteaux, toutes différentes, étaient superbes. Les expressions aussi étaient différentes. Sympa comme accueil.
Première "place", voitures, peintures, murs de photos, superman sur poteau, maison en devenir...
Un mur avec anciennes ouverture comblées par des toiles d'artistes différents.
Guy DENNING (Great Britain), à gauche, qui m'avait enchanté avec une immense pièce du premier étage de la tour 13 (ou du premier, je ne sais plus).
Stéphane CARRICONDO (France)
Cimetière de voitures, épaves ou brulées offertes à une deuxième vie :
Monsieur DAN23. Toujours aussi fort. Il a également une alcôve un peu plus bas.
Encore une facétie de KAN. Mais cette fois je n'ai pas trouvé la solution. Dans la tour 13 il nous avait fait une anamorphose de la chapelle sixtine avec ses points mais nous avait mis une boule au sol pour que l'on comprenne. Et encore, il m'a fallu une deuxième visite pour capter. Là j'ai cherché dans les rétros des voitures aux alentours mais j'ai pas trouvé de reflet qui me permette de déchiffrer. Peu-t-être un miroir que je n'ai pas vu...
Plus une fresque visible uniquement du ciel. Enfin pas uniquement, mais bon, du sol, c'est moins bien. Il s'agit d'une personnalité locale qui travaille bénévolement dans les associations du quartier de la Maladrerie, quartier populaire d’Aubervilliers.
Il est à noter, pour ceux comme moi qui ne connaissent pas le terme que Maladrerie, qu'il s'agit de l'ancien nom de Léproserie. Moi, personnellement, outre la localisation historique d'une léproserie sur les lieux (au moyen âge). Je trouve que comme nom de lieu pour placer des personnes, lieu d'habitation et lieu d'insertion; c'est le top.
Franchement. Léproserie comme nom de quartier ou d'immeuble, c'est cool.
On se sent aimé et intégré dès la signature du bail.
Mais bon, c'est surement mon côté trop premier degré et pas assez cultivé qui parle. Je pense que le Bac +12 qui a choisit le nom du quartier pour intégrer des populations d'immigrant, il devait avoir une vrai raison profonde pour faire référence à un truc du moyen-âge sur place. Ou bien d'entrée de jeu il a rien compris à ce qu'il faisait.
Mais, là encore, ça doit-être mon côté ronchon qui parle.
Je vous donne l'extrait de l'atlas du Patrimoine 93 sur la Maladrerie :
Qualification de la datation : campagne(s) de construction
Date de construction : 1975-1984Auteur(s) : Gailhoustet Renée (architecte en chef) ; Fidon Vincent, Thomsen Magda, Fiumani Katherine, Euvremer Yves, Euvremer Luc (architectes d'opération)
Description : La Maladrerie constitue une vaste opération de résorption d'habitat insalubre (R.H.I.) qui a généré la construction d'environ 1 000 logements sociaux. Extrêmement vétuste, ce quartier doit son nom à une léproserie installée sur le site au Moyen Âge. Initiée en 1975, cette opération s'est achevée au milieu des années quatre-vingt. Pour réaliser un tel chantier, l'OPHLM décide de se tourner vers la Société d'économie mixte départementale, la Sodédat 93, créée un an plus tôt. Chargée des acquisitions foncières et de l'aménagement, la Sodédat 93 conseille à la Ville l'architecte Renée Gailhoustet. Cette dernière est chargée à cette époque d'une opération du même type à Ivry-sur-Seine, pour laquelle l'a rejoint l'architecte Jean Renaudie. C'est fortement marquée par l'apport de Renaudie que Renée Gailhoustet conçoit le quartier de la Maladrerie, avec la volonté de faire du logement social différent. Les élus municipaux souhaitent répondre à la demande de la population qui ne veut plus des grands ensembles et cherchent à contrer la pression foncière qui se dessine avec l'arrivée du métro au fort d'Aubervilliers. C'est donc une architecture originale qui se déploie ici, née d'une recherche collective, Renée Gailhoustet regroupant autour d'elle toute une équipe de jeunes architectes qui concevront une ou deux tranches du projet global (Vincent Fidon, Magda Thomsen, Katherine Fiumani, Yves et Luc Euvremer entre autres). Par ailleurs, la maîtrise d'ouvrage dominée par l'OPHLM réunit également l'Office départemental, la Logirep et la SA "Coopérer et habiter". Enfin, la ville et la Sodédat 93 sont incontournables. Le programme reflète également cette diversité : 1 004 logements locatifs, 53 pour travailleurs migrants, 52 pour personnes âgées (foyer Soleil) et 51 logements en accession, le tout étroitement mêlé à des locaux d'activités, de commerces mais aussi à des équipements socio-culturels et à 40 ateliers d'artistes. Pour répondre à un tel programme, Gailhoustet et son équipe proposent de créer un véritable quartier en disposant sur cette parcelle de 8 hectares logements et activités autour des voiries communales existantes, mais surtout autour de multiples voies piétonnes et d'espaces verts créés en coeur d'îlot. Au plus près de ces circulations se déploie une architecture dite "proliférante", anguleuse ou courbe, offrant d'importantes terrasses et donnant aux appartements des formes étonnantes, parfois sur trois niveaux. Aux logements collectifs qui affichent un béton brut se mêlent quelques logements individuels aux couleurs chaudes (orange, rouge, ocre). Divers et complexe, une unité se dégage pourtant de l'ensemble. Utopie urbaine réalisée, emblématique des années soixante-dix, la Maladrerie mérite une attention particulière en ce qu'elle nous propose une autre idée du logement social et de la ville.
En 2008, par le biais de la DRAC d'Île-de-France, le ministère de la Culture a décerné à cet édifice le label "Patrimoine du XXe siècle".
Cerise sur le gateau : Les photos du lieu. J'ai pas visité, si ça ce trouve c'est plus sympa que sur les images. © Département de la Seine-Saint-Denis
Allez. A plus