MAC/Val François Morellet
Ouah. Né en 1928 et toujours plein d'idée. 87 ans toujours en exposition et en mode création.Trop fort !
Une grande (1350M2) et belle salle du superbe MAC/Val réservée pour une installation de Morellet.
Parenthèse citoyenne que l'on peut sauter sans remords. C'est juste des chiffres et un constat assez triste de l'état des finances publiques vis à vis de certains lieux culturels.
Le MAC/Val (acronyme pour Musée d'Art Contemporain du Val de Marne) est assez mal indiqué, et plutôt mal placé. Mais c'est un beau musée. Il est doté d'une collection un peu dure d'accès mais propose souvent de belles expositions et possède de belles pièces.
Quand je dis mal indiqué, c'est à tous les niveaux. Le parking n'est indiqué que si l'on a eut la bonne idée de tourner à droite avant le musée sinon, dédale de rues à sens unique dans Vitry sur seine. Sur internet, le site Exponaute qui recense les lieux divers d'expositions et les musées que nous avons à Paris n'arrive pas à mettre en avant Vitry-sur-Seine comme lieu de visite pour ma localisation. Alors que c'est le musée le plus proche de chez moi ! Bref. Si on connait, on connait, sinon pas facile d'accès ou à deviner son existence. D'ailleurs la fréquentation, même un premier dimanche de mois gratuit est assez parlante. Nous sommes entre initiés. Pas de racaille qui traine ni d'enfants qui braillent. Deux étudiantes en art et quelques dames qui ne font pas local se disputent l'exposition avec un couple bobo. D'où le mal placé.
Il est politiquement correct de délocaliser un musée d'art contemporain dans une banlieue peut aisée. Mais pourquoi faire ? Obliger les bobos à se déplacer et découvrir ce qui se passe après le périphérique. Faciliter l'accès à la culture pour des populations peu habituées à fréquenter les musées ? Je ne sais pas si cela fonctionne. L'état donne rarement des chiffres de fréquentation de ses échecs. Il en va ainsi de l'institut du Monde Arabe et du Pompidou à Metz ou de la succursale du Louvre à Lens. Mais sont-ce des échecs ? Je ne sais pas. Le prosélytisme culturel passe par ce manque de couverture et de fréquentation. Assurer un maillage de qualité du territoire pour des instituts d'arts passe par l'acceptation d'une faible fréquentation de ces lieux excentrés.
Si l'on ne prend qu'un seul exemple l'agglomération de Metz métropole représente 40 communes et 230 000 habitants.... L'ile de France 12 millions d'habitants. Même en prenant des bases simples de 5% des personnes intéressés par l'art contemporain à l'identique sur une région (je doute que le niveau d'éclairage culturel et la sensibilité à ce type d'art soit identique à Metz qu'à Paris, mais je n'ai pas de chiffre de sociologue à exposer, juste une vague intuition), donc à raison de 5% on se retrouve avec un public potentiel de 11 000 personnes en local d'un côté et de 600 000 de l'autre... En imaginant que le Pompidou Metz soit un lieu qui draine des Allemands et des Belges qui ne sont pas loins, on est, de toute façon, très éloigné des fréquentations potentielles des lieux Parisiens. Pompidou-Metz arrive à capter environ 300 000 personnes par an. Ce qui est bien. Le très beau musée de Grenoble attire 130 000 visiteurs.
On savait, dès la création, que cette "délocalisation" est un acte politique et non commercial. Et pourtant. La région, la ville, le département et je ne sais quelle institution sont encore dans la débâcle pour gérer un lieu de culture décentralisé. Voir l'article du Monde sur ce sujet.
Pour rester sur les chiffres, l'IMA qui n'est pas la propriété ni de l'état ni de la région, c'est une institution co dirigée avec d'autres pays arabes partenaires; coute 12,5M€ par an de subvention pour 150 000 visiteurs en temps normal ou 260 000 pour une exposition comme "Il était une fois l’Orient-Express". Nous peinons en province à trouvez 2,5 millions pour boucler un budget et 5 millions pour faire de ce lieu un vrai centre de visite et un pôle d'attractivité et de rayonnement....
Sinon, pour éclairer à quel point le MAC/Val est connu et important, vous pouvez éplucher le Rapport annuel de fréquentation des lieux culturels Parisiens. Fourni par l'Office du Tourisme et des Congrès de Paris. Très bien fait, complet. De Notre Dame de Paris avec 14 300 000 visiteurs ou le Louvre avec 9 134 612 (on compte oui ou non ?) jusqu'au musée de la poupée avec 29 122 visiteurs; voir pour les site extra Paris, le Chateau de Champs-sur-Marne avec 63 357 visiteurs. Et non, parmi les 145 musées répertoriés par l'Observatoire du tourisme parisien, ne figure pas le MAC/Val. Oubli ? Volonté de ne pas afficher ses fréquentations ? On trouve des chiffres en cherchant à gauche et à droite. Ainsi, d'après France Culture, nous en serions à 80 000 visiteurs par an. L'article parle de succès. Les responsables sont un peu moins fou fou. Si l'on reprend la classification du rapport, cela met le MAC/Val en 46ème position sur 61 musée/lieu recensés.
Donc. Oui, fréquentation faible. Très faible. Même pour de l'art contemporain. Enfin, je dis ça...
Non parce que la culture c'est bien mais c'est aussi du tourisme, des devises, de la consommation et donc de la TVA et des impôts. Mais c'est pas toujours fastoche à comprendre l'économie. Surtout pour des hommes politiques qui ne sont pas très versés dans ce domaine ces derniers temps. Depuis Pompidou d'ailleurs. Comme quoi, c'est lié.
Pour en revenir au lieu, qu'il faut donc aller visiter. Surtout les jours payant, nous avons :
Cette superbe anamorphose dans la première pièce du musée de Felice Varini : "L'effet Vertigo". C'est lui qui nous avait fait une impresionnante installation similaire pour l'exposition au Dynamo au Grand Palais en Mai 2013.
On peut voir avec ce petit film au ralenti la deconstruction de l'anamorphose avec le déplacement dans la salle.
Mais pour en revenir à l'installation de Morellet on peut bien s'amuser dans ces septs corridors qui offrent 14 entrées de découverte. On déambule tranquille dans les lignes tracées par l'auteur.
Pour revenir à la fréquentation : je n'ai pas attendu deux heures pour avoir cette prise de vue panoramique de l'ensemble de la salle.
A part Morellet et le Varini il y a quelques pièces que j'ai eut plaisir à revoir.
Ainsi les photos de Laura Henno que j'avais repérée lors du Salon de la Photo de 2014 (celui de 2015 a été annulé le WE pour raison d'attentat...).
Ou bien les Sinusoïdons de Philippe Mayaux qui sont bien fait et amusant à regarder.
Ou la belle oeuvre de Sarkis : Les Trésors de la mémoire (Les Onze enfants de l'histoire du cinéma).
Une installation un peu éphémère dans le couloir. Je dis éphémère car les feuilles de plastique vertes ont un peu tendance à s'effeuiller.
Mais si ça ce trouve, l'installation va durer longtemps.
Dans l'entrée une installation de Veilhan. Cette fois ses boules n'ont pas de facettes. Toujours aussi sympa. J'ai l'impression que le travail de Veilhan, dans 50 ans sera comme celui de Calder. Reconnaissable au premier coup d'oeil et présent dans tous les musées du monde.
Et dans les jardins des chats fumeurs de Séchat ponctuent la verdure. Ils ne fument plus vraiment pour de vrai comme avant. Peut-être par intermittence. En tout cas nous n'avons pas vue de fumée ni à l'entrée ni à la sortie. Nous avons eut un temps superbe ce Dimanche.
Photos prises avec un iPhone 6S. Le sac avec l'appareil chargé est resté à la maison. Bravo..
A bientôt.