Après le MET, une petite ballade en plein air le long du parc. Je vais vers une gallerie de photo réputée. J'avais décidé de faire les musées et les galleries que Val et les enfants auraient trouvé ennuyeux. Dans la gallerie Leica que j'avais trouvé par hasard, j'ai pris le book des galleries photos et des expos photos aux US pour le mois d'Octobre. Le bouquin faisait 60 pages... J'ai passé une heure la veille à l'hotel à regarder le guide et aller sur les sites des galleries pour voir ce qui était exposé. Comme je n'y connais rien, le nom des photographes exposés et des galleries ne me disaient rien.
Tout le monde se ballade dans le Park, le long du Park... Il fait beau. C'est chouette les samedi d'octobre à New York dans ces conditions de météo. Je dois quitter la verdure pour repiquer vers les buildings.
Howard Greenberg. Exposition Gordon Parks. Une des plus importantes galleries photos. De retour à Paris, j'ai regardé la collection Greenberg. Ouch. Il a été sacrément bon à sélectionner les artistes et photographes de son époque. Il a eut une jolie retrospective Howard Greenberg à Paris à la fondation Henri Cartier Bresson à Paris.
Gordon Parks (1912,2006) , photographe Américain, noir. Il a photographié beaucoup d'évènement politiques importants, travaillé pour Life Magasine et dirigé Shaft. Film mythique à la bande son bien connue.
Les photos de Greenberg sont superbes, beaucoup de noir et blanc, des portraits, des photos de rues, Muhhammed Ali, Malcolm X, Duke Ellington... Et une photo unique de Ingrid Bergman.
Bon, à l'origine j'étais un peu claqué et j'ai pris un taxi pour rentrer... Alors le cadrage, je l'ai fait sur l'ordi. Le noir et blanc aussi. C'est chouette l'informatique pour ça. En réalité, avec mon 35. J'avais des poubelles dans le cadre. J'avais bien aimé la grand-mère avec les couleurs des distributeurs de journaux. Mais j'ai préféré accentuer la lumière plutôt que de jouer sur la couleur.
Allez, je vais me coucher. Assez piétiné pour la journée.
Dimanche. Programme de la journée, ballade sur l'eau et de l'autre côté de l'eau. J'ai jamais mis les pieds hors manhattan. Ma chérie au téléphone m'indique une ancienne usine transformée en repère de taggueur. Comme nous aimons bien le street art, je vais m'y rendre.
Et comme j'ai beaucoup de chance. Il fait SUPER BEAU...
On est dimanche matin, il n'y a pas grand monde dans les rues.
Je vais prendre le métro pour me diriger vers le Brooklyn Bridge Park. Dans un quartier que je n'ai jamais fait. Descente en métro tout le long de Manhattan.
J'arrive malgré les travaux et les lignes qui ne circulent pas le dimanche à traverser l'East River.
Du haut du Park on a une petite vue sur le sud de Manhattan. La statue de la liberté. Alcatraz ?
Au pied du Brooklyn bridge, il y a un park, surement celui de Woody Allen ( Manhattan). Je vais y prendre une navette fluviale pour remonter l'East River.
La ballade sur l'eau est vraiment super agréable. Beau temps, à gauche vue sur Manhattan et d'autres endroits moins, comment dire, touristiques... à droite vue sur d'anciennes usines, des petites iles, des nouveaux condo.
Je descend dans un trou paumé. Mais un vrai. Moche quoi. Et puis seul. Vraiment seul.
Au bout d'un quart d'heure de marche je retrouve la civilisation.
L'immeuble est couvert de tags. De toutes sortes. Tag futuristes, humoristiques, calligraphiques, et quelques perles graphiques. Des gars qui ont une vrai patte, une vraie capacité à utiliser l'espace et une posture artistique. Le personnage black un peu menaçant regarde avec concentration et peu de bienveillance l'autre côté de la rue....
Et oui, c'est vers ce MoMA PS1 que le regard se porte. Hasard ? Jalousie ? Objectif ?
Le MoMA PS1 c'est le nouveau lieu du MoMA. Excroissance du musée, autre musée ? Volonté d'aller chercher des nouveaux artistes pour alimenter le MoMA? Je ne sais pas trop quel est le but. En tout cas le lieu est très beau. Une entrée béton imposante et derrière un ancien bâtiment/usine en brique avec parquet ciré et tout un tas d'expo. Un resto branchouille qui vous sert des abas. Si, si, du foie, des rognons... Un lieu à part. Perdu dans une banlieue avec rien autour. En tout cas rien de touristique. Un vrai pari de délocaliser la culture et de changer l'épicentre des musées de NY. Bravo.
Question expo à l'intérieur, il y a de tout. Du avant gardiste, du dur à comprendre et des idées tellement simple qu'on se demande pourquoi on ne l'a pas eut ailleurs. Commençons pas l'idée bête mais géniale.
James Turrell: Meeting.
Un trou rectangulaire dans le toit du bâtiment. 4 bancs tout autour du mur blanc avec des éclairage oranges le soir pour faire ressortir le bleu du ciel. Ouvert uniquement lorsqu'il fait beau.
Rencontre.
C'est une rencontre entre vous et le ciel, entre vous et le silence. Vous regardez le ciel.
C'est bête hein, des fois. Tout bête. Et pourtant c'est très joli. Super agréable. Le seul regret c'est le confort des bancs en bois qui font le tour de la pièce.
Un jolie mur/escalier peint de Cecily Brown.
Des rose et des pastels très délicats.
Il faut dire que le musée est sur trois étages avec des escaliers qui desservent certaines salles et pas d'autres. Les indications sont assez faibles. J'ai eu de la chance de tomber sur cette peinture, de plus elle n'est quasiment pas indiquée.
Un truc plus difficile à comprendre Saul Melman: Central Governor.
Une ancienne chaudière de chauffage central d'immeuble que l'artiste a recouvert de feuille d'or à la main pendant 6 mois. Avec sa salive, où je ne sais plus quoi. Assez étrange. La chaudière est très impressionnante. Si je me souviens bien il y avait toute une explication sur les chaudières de NY et le fait qu'elles ont toutes disparues.
C'est vrai que c'était des gouffres à charbon.
Bon. Ok. pourquoi pas. Un chaudière dorée. Encore une oeuvre d'art qui n'est pas prêt de bouger.
Et puis des toiles bof. Une pièce entière consacrée à Mike Kelley (1954-2012) . Comment dire. Un hommage quoi. Et un hommage a un gars qui a fait des trucs qui sont sur des CD, qu'on peut écouter grace à une pile de ses CD, deux lecteurs de CD et des casques. Super. On s'installe et là. Ouah. J'ai touché du doigt le bout de l'univers qui est infini. Vous n'avez pas compris. Moi non plus. Alors, il y a un CD avec deux morceaux. Un morceau de 45 minutes de ballades dans Paris enregistré sans micro. Si, si. Un enregistrement sans micro. Et oui. Et c'est vendu en CD. Là, je décroche. Limite même, on se fout de moi. Mais non. Il y a tout un tas d'autres enregistrements et oeuvres de cet artiste qu'est Mike Kelley. J'en essaye un autre et là c'est pire parce que bruyant. Et comme il était vraiment génial (???) on lui rend hommage en faisant une pièce consacrée à sa vie et son oeuvre. D'après Wiki; le gars était un artiste majeur de la côte Ouest. Apparemment les Gagosian, Whitney, MoMA.. Comme son prof était John Baldessari (1931-), je comprends un peu mieux pourquoi je n'aime pas. L'art conceptuel. J'ai du mal à capter le concept justement.