Stéphane Chloé Valérie Vincent Morgane

Au réveil NY a conservé la brume de la veille au soir. Le soleil tente de percer cette couche diffuse pour illuminer les immeubles.
Allez, un petit dèj rapide et je repars vers 

Direction, le MET. Petit nom du Metropolitan Museum. Un des plus grands musées au monde. (Le troisième d'après Wiki US) et le plus grand des état-unis. Avec 180.000m2 d'exposition et quelques 2 millions d'oeuvres, je ne dois pas m'attendre à le visiter en une matinée. 
C'est la première fois que je vais visiter ce musée. J'avais fait d'autres musées de NY, surtout des musées d'oeuvres contemporaines ou récentes (Moma, Guggenheim, Whitney, DIA...), mais jamais le Metropolitan. Sa  proximité de collection avec le Louvre faisait que je n'avais pas été en premier attiré par sa visite. Les autres musées sont uniques au monde soit par leurs collections soit par leurs bâtiments. Le MET c'est une institution, une vieille dame, comme le Louvre. Ils seront toujours là. Il n'y a pas d'urgence à aller les visiter. Du coup on procrastine. 

Direction First Floor and Mezzanine; Les salles 900. Art contemporain. On ne se refait pas.
Je suis surpris par l'architecture de la mezzanine. Je m'attendais a un bâtiment vieillot et des oeuvres suspendues les unes à côté des autres. En fait la mezzanine est moderne, parquet clair, murs blancs, grandes baies de lumière. Super. Et les oeuvres exposées. Que des artistes majeures et des oeuvres importantes. Je trouve même un "Corpus Hypercubis" de Dali dans un coin en allant chercher un ascenseur....

​Mezzanine

On peut y voir de nombreuses oeuvres majeures d'artistes connus, comme le Mao de Warhol qu'on apperçoit au fond ou le "Mark" de Chick Close qu'on aperçoit avec un type devant le nez de mark. J'y ai découvert d'autres artistes que je n'avais jamais remarqué ou vu auparavant.​

Mark Tansey (Americain, 1949,)​ The Inocent Eyes Test

​Paulus Potter (Hollandais- 1625, 1654) Young Bull

Le travail de Mark Tansey sur cette oeuvre est assez remarquable. ​

  • D'une part ce tableau est amusant. Exposer une oeuvre de taureau à une vache pour voir si elle réagit et éventuellement noter la qualité du tableau à la hauteur de la réaction d'une vache est amusant. ​
  • D'autre part nous avons une mise en abime, ce qui est toujours assez sympathique et fait un petit clin d'oeil au spectateur.​ En plus pour nous, Français, on pense à la vache qui rit, donc on rit...
  • Enfin la qualité picturale de Tansey est assez époustouflante. Non seulement son tableau est magnifique mais en plus la reproduction de la toile originale est excellente.

Si je me risque a une analyse à l'arrache (parce que franchement, je ne sais pas ce qu'a voulu dire Tansey), j'y vois une critique des critiques d'art et des curateurs. Ceux-ci ont besoin d'une vache pour savoir si un tableau vaut le coup d'être accroché ou récompensé.

Je ne suis pas un critique d'art, ni même un connaisseur. J'ai des émotions lorsque je visite un musée et de temps en temps je rapporte ces émotions à la maison sous forme de mauvais cliché pris avec mon iPhone ou avec mon appareil. Je marque le coup. je mets un drapeau sur un souvenir en espérant qu'un jour je regarde à nouveau et que je me rappelle de ces émotions. Très souvent je prends en photo le cartel afin de me rappeller le nom de l'artiste. Tout en écrivant ce blog, je balaye les 1000 photos que j'ai prises en 5 jours et je vire celles que je ne veux pas partager. Mauvaise photo, peut d'intérêt, aucun contexte en rapport avec le fil de ma quête du Graal... Donc  de retour à la maison, 4 mois après la visite je retombe sur cette peinture et décide d'aller creuser sur l'artiste et ce qu'il a fait. J'étais resté d'abord scotché par la qualité de la peinture. Le type a une patte impressionnante. Puis je me souviens avoir souri et avoir réfléchit. Contrairement à des oeuvres de Rothko que je ne fais que ressentir (il y a peut-être des cérébraux qui cherchent à expliquer pourquoi il a mélangé du rose avec du violet, mais bon là....), contrairement donc à des oeuvres abstraites les oeuvres figuratives peuvent porter à message et interprétation. Des fois je ne cherche pas. Comme lorsque Chuck Close nous fait des immenses portraits de ses amis et relations, on se laisse porter par son coup de crayon et l'immensité de la toile. Je ne cherche pas un message derrière, même s'il y en a un. Je me contente du ressenti et de l'émotion.

Or donc, je suis devant ce tableau et au bout d'un moment, je regarde la mise en abîme et je me peints moi même dans cette mise en abîme en train de regarder la mise en abîme et je me dis,​

Il se moque de moi.

Pas de moi en particulier, mais des critiques d'art et des méthodes de sélection de ce qu'est art et qui vaut la peine d'être accroché vs ce qui n'est que banal et qui ne sera jamais connu. J'ai toujours eut du mal à comprendre ce processus. En fait, je ne m'y intéresse pas trop , trop. J'ai essayé de lire "Paris New-York et retour" de Marc Fumaroli (un académicien). Mais son pensum de 600 pages est un peut trop érudit et de haut vol pour moi. J'ai laissé tomber. Je reprendrai un jour, si je suis de bonne humeur. Je me suis donc vu à la place d'un critique d'art, ne sachant pas si je dois apprécier une oeuvre ou pas. J'ai beaucoup aimé cette toile. Je suis reparti avec un bon sourire en coin. 

Comme je ne suis pas érudit, pour faire ce blog, j'ouvre des pages internet sur le Met, wiki... et autres, je retrouve le nom du gars, sa date de naissance. Comme je suis une bille en art, je découvre que non seulement le type est bon mais en plus son oeuvre fait référence à une autre oeuvre que je ne connaissais pas. J'écrit ce que je pense sur l'artiste et sur cette toile. Devenant curieux, je vais sur wiki pour savoir qui était ce Mark Tansey et ce qu'il a peint d'autre.​ Et j'apprends que les parents de Tansey sont tous les deux des historiens d'art... Je comprends un peu mieux son message.
Je vous laisse aller découvrir son travail. 

​Chuck Close : un travail unique, immersion totale dans un visage. Il faut vraiment être devant.

​Une salle complète de Klee...

Edward HOPPER, mon chouchou. De tous c'est celui que je préfère. L'exposition de Paris était superbe.​

​Edward HOPPER (1882 – 1967) - Office in a small city

​​Edward HOPPER (1882 – 1967) - Tables for Ladies

Et là.​ 

​Kent ROCKWELL (1882-1971) - Winter, Monhegan Island.

Je me suis fait avoir comme un bleu. C'est pas Un Hopper. C'est Kent Rockwell
OK, quand on regarde et que l'on connait l'oeuvre de ​Hopper, on ne retrouve pas ses cadrages, ni ses maisons, ni sa campagne. Mais c'est vachement proche de Hopper quand même. ​

Et puis si vous allez prendre l'ascenseur, dans un coin vous tombez là dessus.​ Une paille. Il était sacrément barré le gars DALI, mais au niveau peinture. Pfff, (c'est un sifflement d'admiration). Il faut remonter à des peintres Hollandais ou Italien de siècles précédents pour trouver des drapés pareil, des grains de peau identiques. 

​Salvador DALI (1904, 1989) - CORPUS HYPERCUBUS

​Un peu par chance je vois une affiche de l'exposition temporaire sur la terrasse du MET. Je ne savais même pas qu'il y avait une terrasse. Tomás Saraceno. Cloud City. 

​La structure est faites d'éléments de plusieurs faces ouverts ou recouverts de miroirs, empilés et communicants dans laquelle on peut se promener et avoir une vue sur central park et la terrasse. C'est plutôt sympa comme sculpture, d'autant qu'il faisait très beau. Il y a toujours des expositions temporaires sur cette terrasse. Malheureusement, il était interdit de prendre des photos  à l'intérieur de la sculpture/structure. La vue était vraiment meilleure que de la terrasse.

​Vue de la terrasse du Metropolitan Museum of Art sur Central Park.

​Vue de la terrasse du Metropolitan Museum of Art sur Central Park.

A la sortie de la terrasse, je visite le département 19ème siècle. Il y a une salle dédiée à Van Gogh (1853, 1890). 

Ainsi que de nombreuses oeuvres de tous les peintres de renom de cette époque.​ Une collection de Manet pas mal non plus. 

​Et une danseuse, une. Il y en a partout. A chaque musée sa ballerine de Degas. Celle-ci est grande. 

​Pastel de Edouard MANET( 1832, 1883), Portrait de Mademoiselle Lucie Delabigne et celui de Georges MOORE. 

​On peut même amener son école de peinture sur place.

Avant de partir, je retourne faire un tour dans la partie moderne

 Puis je vais jeter un coup d'oeil aux salles Grecques et Egyptiennes.​ Les salles des statues sont grandes et éclairées par une lumière naturelle qui vient de verrières aux plafond. Le département d'Egypte est encore plus impressionnant avec une salle complète avec un bassin et des monuments complets. La mise en scène est assez impressionante. Comme souvent dans les musées Américains. Assez habitués des show et des parc d'attraction, les musées se sont mis à la scénographie des artefact et des oeuvres plus que dans les musées Européens. Enfin jusqu'a présent. Je n'ai pas été voir les trésors du monde Arabe présenté au Louvre sous une grande tente de bédouin.

Je vais au département Asiatique pour aller voir les oeuvres de Hiroshige et Hokusai. Encore une fois Hiroshige est invisible. ​Il y a quelques dessins/encre assez chouettes, entre autre un bouddha de Ogata Korin (1658 - 1716) et une BD de 100 dessin de Sakai Hoitsu (1761-1828). Avec, encore une fois, une mise en scène; un petit jardin zen avec une fontaine et des bancs pour se reposer et profiter du calme.