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Pierre Huyghe - Beaubourg

Nous avons fait l'expo Pierre Huyghe à Beaubourg. Grande exposition/retrospective de son travail.
Celui-ci se rapproche un peu du travail de Mike Kelley que j'avais eu le "plaisir" de visiter au MoMA PS1 de New York. Huyghe est une artiste Français. Il est né en 1962.

C'est, comment dire,                      , surprenant.

Je ne comprends pas tout. Voir pas grand chose. Certaines oeuvres sont visuelles, d'autres sont conceptuelles. Il y a des statues, des installations, des vidéos, du happening. Bref de tout. Tout surprend ou interpelle. Mais je ne suis pas versé dans les oeuvres d'art qui nécessitent 10 ans d'études à Boule pour être comprises. D'ailleurs, je n'ai pas souvent envie de comprendre une oeuvre avant de l'apprécier. Visuellement. Il y a quelques installations de sympas, comme les trois états de l'eau que l'on peut avoir sous forme de vapeur, gouttes de pluie et glace. C'est joli, ludique et tout le monde sourie. 

Je n'ai pas réussi à avoir asser de recul et de patience pour prendre les 3 états en même temps. D'ailleurs je ne suis pas sûr que la pluie se déclenche en même temps que la vapeur.

Derrière l'installation, un autre mur de pierre qui a surement un sens et une super statue d"une femme allongée qui a la tête dans une ruche. La ruche est vivante mais comme on est en hiver les abeilles ne sont pas très actives. 

 Espèce de tête de ruche...

C'est plutôt sympa. Après est-ce que la femme a la tête dans la ruche ou bien est-ce que la ruche est sa tête.... Bon, je vous laisse deviner. 

 Rorschach

Le Centre Pompidou consacre à l’oeuvre de Pierre Huyghe, une vrai restrospective de toutes sortes d'oeuvres ou projets. Il y a de la peinture comme ce test de Rorschach très beau. Il reste aussi la pierre et le sable au sol. 

 

 

 

 

 

 

Il y a des bestioles bizarres dans des aquariums. Certaines sont sous des pierres qui flottent. Etrange. Fascinant. On hésite entre vivant ou minéral. Des phasmes de mer. Des sortes de scarabée d'eau. Bernard l'hermite. En tout cas cela questionne. Qu'est-ce que ça fait là. Pourquoi des insectes... J'ai pas de réponse. 

On a aussi le happening. Enfin, je dis happening, c'est peut-être un autre terme qu'il faut employer. Il y a un gars avec un truc lumineux sur le visage qui se balade dans l'expo et regarde les oeuvres, s'assoit, en silence avec son lévrier blanc qui a une patte peinte en rose. Pareil. Le sens n'est pas super immédiat à capter. Mais tout le monde souri. Au début on se demande qui est ce gus avec son machin sur la tête puis on voit le chien et bon. Ok. Ils font parti de l'expo. 

Je voulais faire un effet en soufflant sur le sable rose...

Allez on monte un cran. On a un tas de sable rose que vous avez aperçu sur les photos.

C'est super jolie comme couleur.

Après.

 

Bon.

 

 

Du sable rose quoi. 

 

Une patinoire sur laquelle patine de temps en temps une personne pour y dessiner des formes abstraites.

La glace est refaite régulièrement. Du coup on n'a jamais la même oeuvre. 

Amusant.

Si vous avez l'intention de faire cette expo, je vous préviens. Ne pas toucher. Ce n'est pas marqué, il y a des traces de mains et de doigts partout (normal vu que ce n'est pas marqué la tentation est plus que grande de savoir si c'est vraiment froid ou pas).
De l'autre côté du mur il y a un bout de la patinoire qui dépasse. Là aussi, beaucoup de marques de mains. 

Je me suis un peu chauffé avec une des personnes qui gardait les salles. Il semble évident pour elle et apparemment pour l'artiste et pour le centre Pompidou que "Toucher est interdit". "Enfin Monsieur, il s'agit d'oeuvres d'art; c'est évident". Et ben non, messieurs et mesdames. Ce n'est pas évident. 

En premier lieu la présence de dizaines de traces de mains de personnes qui quotidiennement touchent tous les jours, additionné à l'énergie que vous mettez à empêcher ces gens de toucher est un premier signe de la non évidence de ce fait. Cela d'ailleurs devrait vous inciter, non pas à considérer le visiteur comme un badauds stupide et béotien, n'ayant jamais été dans un musée, mais plutôt à l'inverse comme une évidence que Justement, ce n'est pas évident. Un ou deux cartel ou signe débiles avec une main barrée ne coutent rien. Ajouter l'indication sur le dépliant à l'entrée ou juste un rappel de la personne qui tag les billets à l'entrée ne coute rien non plus. 

En dehors de la prétention et la relative stupidité de votre attitude et posture, j'y rajouterai une immense inculture.
Par exemple :

L'oeuvre de Felix Gonzales-Torres (Cubain 1957 - 1996) "Sans-titre (Portrait de Ross à L.A) 1991.
C'est un joli tas de bonbon emballés dans des sachets en cellophane de couleurs et posé dans un coin du musée (je crois que c'était l'AGO ou au MoMA en 2012).
Poids idéal 80kg. C'est le poids en bonbon de son ami Ross Laycock qui est mort du SIDA cette même année 1991. En offrant des bonbons aux visiteurs, nous prenons part à la perte de poids et la souffrance de son ami. Comme le poids de bonbon est refait en régulièrement, cela lui confère une vie éternelle. On peut aussi y voir une métaphore du Christianisme avec "mangez, ceci est mon corps". Dans tous les cas, on est assez interactif avec l'oeuvre d'art. Il est amusant d'ailleurs de faire le parallèle avec les oeuvres de Damien Hirst (Anglais 1965) qui utilise également des bonbons; mais lui plus sous forme de peinture. Ses bonbons sont une métaphore des pilules et médicaments que la société moderne avale. 

Et c'est un exemple, Venise Bienale, des tonnes de papier que les visiteurs peuvent lancer ou chiffonner ou partir avec, ou encore une autre oeuvre au même endroit; des blocs que l'on peut escalader.
Paris, Centre Culturel Suisse  Les frères Chapuisat font une sculpture/installation en bois qui permet de circuler en rampant à l'intérieur. Boltanski, au MacVal... Bref. Plein de contre examples (il y a un s à contre ?) ou le visiteur fait partie, participe ou est actif dans l'exposition. 

L'idée que seule la patineuse/le patineur a autorité pour laisser des traces aléatoires dans cette glace éphémère est assez personnel, compréhensible, acceptable mais absolument pas "Evident". Dans les salles précédentes on peut toucher la glace qui est au sol, mais là non. METTEZ UN PANNEAU.

J'en fait un peu des tonnes sur le sujet parce que cela m'a gonflé qu'une idiote en costume me balance cette information en me prenant pour un demeuré qui n'a jamais été au musée. Qui vient se perdre dans une expo de Huygue s'il n'a pas été déjà dans un musée ? Franchement. C'est pas le premier de la liste des sorties à faire à Paris.
Alors, l'air de rien cela gâche un peu l'expo. Cette façon très hautaine et assez prétentieuse de s'adresser au public en ne laissant aucune indication ni titre, ni rien de ce qu'on veut exprimer. Là ce n'est pas le gars énervé qui parle mais juste le bon sens.

Exemple encore.

"L"oeuvre" 44, qui est sur le mur derrière la patinoire "intouchable"; je vous cite le flyer de l'exposition

44. Silence Score, 1997
Partition musicale, transcription des sons imperceptibles tirés de 4'33" de John Cage enregistré en 1952. 

Alors, bon, comme ça cela parait anodin. Toutefois si l'on prend les 7:45 minutes de vidéo pour regarder l'oeuvre immense de John Cage (que j'adore au demeurant dans ses partitions, comment dire, plus sonores.) 

Pour les gens pressés, les 2 premières minutes suffisent. On peut aussi se faire plaisir avec les applaudissement à la fin. 

John Cage nous fait passer un message. Tout est musique. Avait-on besoin de 4'33" pour s'en rendre compte ? Je ne sais pas. En deçà personne n'en aurait parlé et au delà, ça casse déjà les pieds au bout de 1 minute. OK, mettons.
Il est à noter que le pendant américain de Huygue, Mike Kelley, a enregistré les bruits de  Paris sans micro. Le CD fait 42 minutes. OK, on nous prends pour des idiots.

Mais de là à faire une partition de son imperceptibles d'une oeuvre silencieuse. Là je pense que non, on va trop loin.

Mais ça c'est mon point de vue. C'est un petit peu toujours le même truc sur l'art moderne. Autant les scarabées et autres bestioles, je vois bien; enfin, je veux dire je comprends que des gens puissent y trouver un sens, même si je n'apprécie pas plus que ça. Autant la partition musicale qui transcrit des sons qu'on ne peut pas entendre dans une oeuvre silencieuse n'est pas loin d'être du foutage de gueule. Je pense que si cela avait été dans une pièce noire cela aurait eut un sens. Ou peut-être est-ce une manière de se foutre de la gueule des gens qui considèrent que c'est une oeuvre d'art et osent mettre ça dans un musée. Ouais, la mise en abîme du foutage de gueule ??? 

Les installations vidéo et moi, cela fait deux. Donc je ne vais pas en parler. 

Je vous laisse déguster quelques explications. Si toutefois on peut appeler ça des explications :

11. L’Association des temps libérés, 1995

Fondée en 1995, l’Association des temps libérés a pour objet« le développement des temps improductifs, pour une réflexion sur les temps libres, et l’élaboration d’une société sans travail ». Pierre Huyghe fait s’écouler le temps de l’exposition hors de sa durée déterminée. 

16. Crystal Cave, 2009
Lors de la découverte d’une grotte de cristal, un chaman, une mathématicienne, un minéralogiste et un dresseur descendent sous terre. Ces premiers témoins produisent des artefacts. 

38. The Host and the Cloud, 2010
38 bis. Player, 2010
Ce film a pris forme à partir d’une série d’expériences « live ». Une cérémonie d’exorcisme se déroule durant trois jours au Musée des arts et traditions populaires (ATP) lors de la fête des morts, de la Saint-Valentin et de la Fête du Travail. Certaines personnes en sont les témoins. Ce musée désaffecté est l’hôte d’un ensemble de situations que Pierre Huyghe déclenche puis laisse évoluer organiquement. Quinze acteurs circulent ainsi dans le musée abandonné et sont exposés accidentellement à différentes influences (somnifères, séances d’hypnose, reconstitution du procès d’Action directe, etc.). 

A noter qu'en tant que patron capitaliste et exploiteur, je me sens très proche de l'oeuvre 11. 

Après cette "superbe" exposition dont je sors plus ou moins éclairé sur ma totale incompréhension de certains artistes moderne et éventuellement sur l'intérêt que j'ai à faire des expositions sur ces artistes qui seront peut-être compris et appréciés dans 50 ans, mais c'est pas sùr; nous allons visiter la pièce où sont exposés deux jeunes artistes, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, lauréats du Prix Marcel Duchamp 2012. Ils présentent 3 oeuvres dont une immense tapisserie. 

Ca repose. Et ça chatouille.

Nous allons en famille passer 1 heure dans la super bibliothèque de Pompidou pour acheter quelques revues sur l'art. Puis repas et direction notre petit bouiboui / bar qui nous sert de cantine lorsque nous allons à Pompidou. Hachis parmentier, croque monsieur, omelette, du simple et bon à pas cher. Après déjeuner (tard) le soleil donne beaucoup de valeur au Centre Beaubourg.

Cheval machine moto devant l'exposition d'art.

Direction "Eclair de Génie", rue Pavée, pour aller y manger un éclair pour le 4 heures.

En chemin on tombe sur le marché d'art contemporain qui se tient tous les ans pendant 15 jours dans l'ancien marché des Blancs-Manteaux qui est maintenant devenu un espace d'animation tenu par la ville de Paris.
On retrouve des artistes qui exposent également au marché d'art contemporain de la Bastille. Certains d'ailleurs ont arrêtés de faire le marché de la bastille considérant que José Garcia organisation remplissait avec n'importe qui pourvu que les exposants payent. L'ambiance est sympa et il y a des oeuvres pas mal.
 

On voulait acheter des éclairs on a acheté des tableaux... 

On se ballade dans le coin. La lumière est assez belle. Le ciel devient bleu "IKB 67". ;-)

Entre chiens et loups :

Arrivé à 18h à "Eclair de Génie" Nous n'avons plus de choix. Il est 18 heures, il n'y a plus que 2 parfums. Bizarre gestion des stocks. On repart prendre nos toiles que nous avions laissé au peintre et nous rentrons dans notre jolie banlieue. 

A plus.