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MEP - James NACHTWEY - Memoria

Faire un post tardif sur une exposition à quelques jours de sa fermeture.

Oui C'est stupide. Cela fait maintenant plusieurs années que je n'ai pas réussi à prendre la plume (le clavier) pour partager les expositions nombreuses et les voyages et les we et les rencontres et les photographies... Bref beaucoup de choses à dire et peu de temps pour ET les vive ET les partager. 

Alors si je prends ces quelques minutes c'est pour partager ma profonde et sincère admiration pour le travail de Nachtwey. Immense. 

Je ne sais pas par quel "bout" commencer. 

L'immense talent de photographe.
En premier, le technicien.

© James Nachtwey

Couleurs, composition, instant clé... Epoustouflant. Juste un exemple. Il y en a des dizaines de ce niveau accrochées à la MEP. visite jusqu'au 29/07/2018. Urgence. Sinon superbe livre de l'exposition qui sera sûrement encore en vente à la rentrée de la MEP en ... Novembre. Et oui. Fermeture pour travaux. (Réparation de l'ascenseur ? En panne depuis. Euh depuis.... ou mise au carré des marches inégales ? Bref nous verrons en Novembre 2018).

En deuxième, l'homme. 

Le regard. L'homme qui a vu. Qui n'oubliera jamais ce qu'il a vu. Je ne sais pas ce qu'il a vu. Mais je sais que je n'aurai pas aimé le voir. - © James Nachtwey

L'homme avec toute l'humanité qu'il faut pour aller chercher ces images. Accepter le danger et y aller quand même. Pour témoigner. Pour nous gifler avec la réalité. Toutes les périphrases, les enjolivements, les évitements politiques. Tout est parti. LA vérité nue nous claque à la figure et ça fait mal.

Très mal.

Mal à son humanité, car on partage notre ADN, notre civilisation, notre temps historique avec les monstres qui ont fait ce que nous voyons. 

Mal à sa citoyenneté, parce que je (nous ?) n'avons pas fait grand chose pour que cela ne se produise pas, voir j'ai cautionné, voir oublié, voir je m'en suis désintéressé. 

Mal à l'information. 15 minutes sur le maillot à poids, sur les matchs de foot, sur les températures. Combien de temps sur la famine et les conflits que nous supportons ou laissons faire ?

Oui c'est insupportable à regarder. Oui ça fait chialer.... © James Nachtwey

Oui. Mais là ça va. Parce que je suis derrière mon ordi. Tout comme vous. L'enfer ce n'est pas de regarder la photo. C'est de vivre ce que ces gens ont vécu. Survivre à tout pris. Porter ces corps.... Et photographier ces instants. © James Nachtwey

Juste deux trois bribes d'émotion que j'ai capté. Instant qui me font mal encore maintenant. Mais qu'est-ce qu'avoir mal en publiant ce petit blog, en espérant qu'internet publie ce message et qu'il soit capté par quelqu'un qui ait le temps d'aller à l'expo. Ou que cela donne envie d'acheter le recueil de photographie de Nachtwey. 

Que dire à part Merci. 

Merci pour les souffrances endurées, pour le courage de voir pour nous, pour la force de ramener ces images. Merci car sans vous ces horreurs se perpétuent dans le silence et dans l'oubli. Merci car demain des hommes puissants, de bonne volonté, un peu plus éduqués se lèveront pour empêcher le prochain conflit, le prochain massacre. 

Et bravo. Parce que pfffff. Le talent. Certaines photos sont époustouflantes de rigueur de cadrage, de couleur, d'éclairage. Je n'ai pas pris de souvenir bêta avec l'iPhone de toutes les pépites que j'ai vu. J'ai juste capté deux trois moments. J'ai en tête une femme en Amérique du sud avec un chapelet à la main, en contre plongée avec une église dans le fond et un hélicoptère qui passe dans le troisième plan. Des GI qui portent un brancard vers un hélicoptère. Des fillettes en robes de couleurs protégées par un arbre du vent des pâles d'un hélicoptère (décidèrent ce moyen de transport est omniprésent dans les lieux de conflit).

Une dernière photo pour la route : La photo du centre. La posture et le cadrage. Le bras qui suit la ligne d'horizon. Les deux personnages peints. Les couleurs. Tout est parfait. 

© James Nachtwey

 

Allez à la MEP. Même si ce n'est pas pour cette exposition. Visitez ce lieu magnifique. 

J'ai gagné un peu en humanité grâce à cette exposition et à ce photographe. Merci 

Un truc à ajouter ? 

Moi pas.