Après la fondation Cartier je me suis retrouvé à faire un demi tour pour rentrer chez moi en passant dans une petite rue qui sépare le cimetière du Montparnasse en deux parties. Et tout à coup, flash.

Mais j'ai jamais mis le pieds dans ce cimetière !

Et hop. Je me gare et je visite. 

L'idée de visiter un cimetière est assez étrange. j'ai rarement fait. Celui du père Lachaise et celui de Morne à L'eau en Guadeloupe, et un ou deux à l'étranger histoire de voir des tombes de personnes célèbre. Pas plus. Mais là, je sais pas. Un Flash.
Au cimetière du Montparnasse, il y a des sépultures qui sont assez impressionnantes et des hommes célèbres qui reposent sur place. L'idée de départ était de jeter un coup d'oeil pour voir comment c'était et puis je me suis baladé pendant une heure dans les méandres des tombes et petites voies de circulation. Pour dire vrai, j'ai cherché pendant un certain temps la tombe de BrassaÏ (photographe) sans succès. Mais j'ai trouvé des trucs "sympas".

Il y a pas mal de personnes célèbres qui sont ici, dont Jean-Paul Sartre, Ionesco, Besckett... 

En bas à gauche le premier truc qui m'a attiré l'oeil est "Le baiser de Brancusi".

J'ai mis un certain temps à me repérer et à trouver. Il faut dire qu'il n'y avait pas grand monde du côté "petit" cimetière.

C'est pas grand comme baiser. Et c'est sur une tombe. Je m'attendais à trouver une statue toute seule.

La sculpture a été faite par Brancusi pour une de ses amie qui est dessous.  Je trouve cette statue assez belle de simplicité. En même temps figurative car on y reconnait très facilement deux personnes enlacées qui s'embrassent, et en même temps moderne car quasiment droite, parallélépipèdique (?). Très épurée. 

J'avais indiqué le chemin de sortie à deux très petites "vieilles" qui étaient un peu perdu dans le cimetière. Grâce à mon immense sens de l'orientation et à mon iPhone que j'avais consulté trois fois une minute avant parce que j'étais paumé, je les avais orienté vers la sortie la plus proche.... Après avoir fini par trouver le Brancusi et pris 2/3 photos,  j'entends mes deux petites vieilles caqueter pas loin de moi. Je les interpelle :

- Bibi " Ben alors, vous avez changé d'avis, vous ne cherchez plus la sortie ?"
- Vielle 1 " Non, mon amie cherche la statue de Brancusi"
- Bibi "Elle est là, juste là devant moi"
- Vieille 2 " Oh, elle est toute grise"
- Vielle 1 " Ben oui tu as raison"
- Vielle 2 "Je l'avais prise en photo il y a longtemps, je m'en rappelle bien; elle n'était pas de cette couleur"
- Bibi " La pollution"
- Vielle 1 " Hein ?"
- Bibi "LA POLLUTION ! LES VOITURES "
- Vielle 1&2 "Ah oui, c'est vrai ça pollue".
- Bibi "Bon, ben BONNES JOURNÉES MESDAMES"
- Vielle 1&2 "Merci vous aussi jeune homme"

Jeune homme !
Trop cool les cimetières.

Je profite d'un rayon de soleil pour prendre deux trois photos à gauche à droite. Sans but ni grande inspiration. La lumière est très changeante. 

Il y a des sépultures avec des statues impressionnantes. Des vitraux, des caveaux immenses. Bref c'est assez amusant de voir à quel point on a changé la façon d'enterrer nos proches. On est passé du caveaux 12 places à l'urne et aux cendres dispersées. Perso je préfère la dernière solution, mais c'est vrai que certaines sculptures d'hommes peu célèbres vont passer les années et interpeler plein de badauds et autres passants comme moi. 

Ainsi ce jolie buste. A Catulle Mendes. Si ce Monsieur avait été incinéré je n'aurai pas jeté un coup d'oeil sur internet pour savoir qui il était. Et j'ai été surpris.

je ne vais pas vous faire wikipédia mais j'ai quand même souri. Né en 1841 à Bordeaux, écrivain, poète. Mort en 1909. Je passe la littérature car je ne connais pas. Ce qui m'a surpris c'est sa vie privée. Il se marie avec la fille de Théophile Gauthier. Déjà pas mal. Il se sépare d'elle pour aller vivre avec une compositrice "Augusta Holmès" avec qui il aura 5 enfants

Raphaël (1870-1896), Huguette, Claudine, Hélyonne1 et Marthian avant de se séparer en 1886, après qu'Augusta eut, semble-t-il, été ruinée par Mendès ! Le gars qui ruine sa nouvelle femme, c'est pas courant. 

Les trois filles sont le sujet du tableau d'Auguste Renoir, Les Filles de Catulle Mendès.

Qui a du être sur des boites de chocolats de ma jeunesse. 

Hélyonne, épousera Henri Barbusse. ! 

C'est Voici ! ou Paris Match de l'époque cette famille.

L'œuvre de Catulle Mendès, très abondante, est tombée dans l'oubli. 
Mais j'ai trouvé drôle que ce buste m'amène à ce tableau que je connaissais bien, sauf le nom.

je regarde la liste des personnes célèbres sur les panneaux et repart à la recherche de Brassaï. RHHHH. je trouve pas.

Après un certain temps à tourner je me dis que je ne vais pas passer 107 ans, surtout en ces lieux, à tourner en rond. Je regarde à gauche à droite en retournant à la voiture pour voir s'il n'y a pas des trucs à prendre en photo, histoire de ne pas rentrer complètement bredouille.

Je trouve un poisson :

Il fait un choix d'anchois 
Et dîne d'une sardine.
Alex Berdal.

Il s'agit d'une tombe anonyme. D'un côté poisson, de l'autre nichon. Amusant. J'aime bien le haïku. Je ne sais pas s'il est du sculpteur ou si c'est l'épitaphe de la personne qui repose en dessous. On me demande encore des renseignements, cette fois sur le poisson sirène. Je dois avoir une tronche d'employé de cimetière. En même temps c'est pas mal comme boulot. Les séries sur les vampires sont en déclin, donc on doit avoir moins de jeunes débiles qui vont jouer à Buffy la nuit. Et les clients sont pas trop râleur. Le soir c'est paisible. A étudier.

A deux pas il y a :

1991. La vache. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Ça m'avait touché qu'il soit mort. De façon un peu égoïste d'ailleurs. Il ne pourra plus rien nous écrire comme mélodie. 

C'est de circonstance.

je suis aussi passé devant ça :

Père de la gynécologie. Inventeur de la chirurgie vaginale. je me demande à cette époque pour qui on pouvait passer en créant des spécialités de cette sorte. Pas facile d'être pionnier dans certain domaine. 

Puis je passe devant :

Dont j'ai découvert le travail et le parcours assez exceptionnel.

Il y a entre autre cette photographie qui a bercé ma jeunesse socialiste :

Le portrait officiel de François Mitterrand en 1981. La meilleure année. De loin.

J'en suis encore tout retourné.

Ce sourire légèrement acidulé. Ces livres de poches chaleureux qui ne veulent absolument pas t'écraser et te rendent le personnage absolument pas pédant. La chaleur du costume et de la cravate. Tout est là. Le vrai socialisme, monsieur. Pas celui qui fait des cadeaux aux patrons comme maintenant. Le socialisme qui aime le peuple et les gens simples. Ça se voit sur son sourire.

Mais je m'égare. Je tombe dans le mélancolique. Ah ah ah.

Allez je finis par quelques clichés en N&B histoire de rester dans l'ambiance. 

La prochaine fois je prendrai la carte détaillée qui est prêtée à l'entrée principale. 

A plus.